Automne dans les vergers (1)

Publié le par Soazig

Voici arrivé le temps des récoltes: pommes, figues, cynorhodons, mûres...

Les jours raccourcissent et les week ends sont dédiés aux préparations de conserves: confitures, sauce tomate, liqueurs et alcools...

 

Il est temps également de penser à l'année suivante.

En novembre, les nouveaux fruitiers seront  plantés. La sélection des variétés et des pépinières se met en place, selon les plans de plantation qui permettent de visualiser les conditions : exposition au soleil, humidité des sols, exposition au vent, un vent qui est à la fois dangereux (froid, brutalité, sel...) et utile pour la fécondation.

 

POMMIERS

 

Un classique, qui sait s'adapter. La quantité importante de variétés disponibles, américaines et européennes, permet d'envisager sa plantation dans les milieux les plus divers.

Néanmoins, on préférera le planter dans les fonds de vallées ou les recoins frais en Méditerranée, pour s'assurer une fructification correcte. Les années sèches, les pommes se réduisent à la taille de cerises...

On abusera de ses fruits dans les régions traditionnellement productrices: précoces, semi précoces, semi tardives, tardives: en sélectionnant bien ses arbres on peut s'assurer une production du mois d'août à décembre. On  prévoira alors un réduit  naturellement aéré pour conserver les fruits qui peuvent l'être (selon les variétés), à l'abri des mulots, de la chaleur, et de l'humidité, et séparément des autres fruits et légumes. Les pommes dégagent en mûrissant de légères vapeurs d'éthylène, qui accélère le processus et éventuellement la pourriture.

On sélectionnera des variétés locales, différentes de celles que l'on peut acheter au marché. Avez vous remarqué que le choix de type de pommes à la vente a drastiquement diminué -que ce soit des pommes produites en argentine ou en Europe-? On redécouvre ainsi la pomme qui servait à fourrer les pommés des boulangers en Finistère: Germaine de Braspart, ou des pommes de légendes comme la patte de loup  qui porte la marque des griffes de l'animal. Enfin, n'hésitez pas à semer des pépins et aider à la diversité de nos haies!

On pensera aussi à planter sous le vent des pommiers d'ornements, qui ont justement été conçus par l'INRA pour aider à la fertilisation des vergers, grâce à leur floraison abondante. Les petites pommes ne sont pas comestibles mais très décoratives, le feuillage autonal est également intéressant.

Les classiques: 'Everest', 'Golde Hornet', 'Profusion'...

 

Les livres à recommander:

Les bons pommiers à planter, 100 variétés de Eric Dumont, ed. Castor et Pollux. Pratique, des variétés peu connues à découvrir. Une belle sélection.

Pommiers à cidre de Jean Michel Boré, ed. Quae. Très sérieux et scientifique, mais aussi très complet. Pour amateur averti ou cidriculteur. En collaboration avec l'INRA.

Les pommes sauvages de Henry David Thoreau, ed. Finitude.  Un joli texte de réflexion d'un écologiste du XIXe siècle, qui goûte la saveur des pommes sauvages aux USA, et déjà dénonce les productions industrielles sans saveur...

 

Les sites à fréquenter:

http://www.mordusdelapomme.fr/

association bretonne aidant à la sauvegarde des variétes anciennes, variétes sauvages, à cidre et à couteau.

http://www.pommiers.com/pomme/pommier.htm

Un incontournable, qui regroupe de nombreuses variétés pour tous les fruitiers.

 

Livres sur le verger:

 Fruitiers au jardin bio, arbres et arbustes de Alain Pontoppidan, ed.Terre Vivante

Un guide d'entretien et de compréhension des arbres fruitiers, pratique et de bon sens.

Livres des éditions CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), écrits pour les professionnels et les producteurs industriels, ils ont l'avantage de présenter en détail les caractéristiques scientifiques des arbres et de leurs maladies.

Instruction pour les jardins fruitiers et potagers de Jean de la Quintinie, ed. Actes Sud

écrit par le "jardinier" de Louis XIV, et créateur du Potager du Roi.

La forêt fruitière ou De l'art de rendre productifs friches, landes, causses, garrigues et maquis... de Maurice Chaudière, ed. De Terran.

Un texte encourageant à la pratique de la greffe afin d'intervenir dans les terrains a priori pauvres, en mettant à profit les structures racinaires existantes, donc en limitant les temps et risques d'adaptation, et permettant une intervention respectueuse du milieu et du paysage existant.

 

POIRIERS

 

Contrairement aux pommiers en général, les poiriers peuvent être capricieux dans leur mise à fruit (même les variétés dites autofertiles). Difficile de ne planter qu'un poirier à moins que son voisin n'aie déjà planté un verger bien achalandé. Souvent, ils sont également irréguliers dans leurs productions, en dehors des inévitables difficultés climatiques. Ils pratiquent l'alternance: après une année d'agapes ils prennent souvent l'année suivante un repos bien mérité.

Même s'ils poussent dans de nombreuses conditions, ils apprécient la chaleur et de rester protégés des vents pour aboutir leur fructification. Un sol profond et drainant, pas trop sec, sera de leur convenance.

Intéressant: la possibilité d'utiliser les techniques de greffage de variétés de poiriers sur des terrains pauvres qui accueilleraient des plants d'aubépine ou de cognassier déjà installés. C'est à prendre en compte lors de récupération de terrains en friches, surtout dans le sud. Pensez-y avant de tout arracher. Profitez de l'enracinement de plantes déjà en place, vous gagnerez un certain nombre d'années.

Penser éventuellement à planter un poirier d'ornement pour gagner en fertilisation au printemps. Le grand classique: Pyrus calleryana "Chanticler", un arbre de grande taille, souvent utilisé en plantation urbaine pour sa grande résistance, sa floraison généreuse et son feuillage automnal.

 

Les sites à fréquenter:

http://www.pommiers.com/poirier/poire.htm

liste de variétés.

http://poirier-arbre.pagesperso-orange.fr/

commentaires sur la culture de l'arbre et certaines variétés.

 

FIGUIERS

 

Qui ne rêve pas à un figuier dans son jardin, surtout dans l'hémisphère nord? Avec raison: les figues supportent mal le transport, en manger fraiches cueillies sur l'arbre est un vrai plaisir. De plus l'arbre porte sur lui un parfum de vacances et de soleil qui ne gâte rien.

Encore faut-il bien choisir son arbre. Car pour un arbre de 3m de croissance lente et un géant de 7m de haut, au diamètre indéterminé, l'organisation n'est pas la même.

Dans le sud, on se rappellera des jeunes figuiers qui se sont ressemés dans la falaise d'un torrent, ou entre les vieilles pierres d'un mur. En Bretagne, on se rappellera du figuier de Roscoff, monument historique et touristique planté vers le 15e siècle, et coupé de façon incompréhensible dans les années 1980...  qui avait atteint un diamètre de plus de 15m, les branches soutenues par des pierres et des mâts de toutes sortes. Dans les îles baléares, ce sont des troncs de sabines coupés les nuits sans lune qui servent de soutien à cet arbre qui se converti en parasol géant, pour brebis et humains.

 

Lorsque l'on choisira la variété de figuier qui nous correspond, on sera attentif à:

- la taille de l'arbre et sa vitesse de pousse

- sa résistance au froid

- sa fructification: unifère ou bifère? (fait-il des fruits une ou deux fois par an?) quelle date? Inutile de préciser que plus rapide arrive l'automne (régions du nord) plus précoces doivent être les fruits... Car si l'arbre supporte un certain froid, ce n'est pas le cas des fruits...

- résistance des fruits aux intempéries. De nombreuses figues arrivées à maturité pourissent après les pluies ou lors de brumes matinales trop humides.

- type de fruits: pour sécher, consommer, cuire? La peau est plus ou moins épaisse et le fruit plus ou moins juteux.

 

Quant au choix du site de plantation, se rappeler que:

- les racines adorent la fraicheur, elles la recherchent particulièrement entre les vieilles pierres quitte à détruire un vieux mur déjà bancal, ou encore dans la fosse septique.

- les fructifications peuvent être très généreuses, il est alors difficile de ramasser tous les fruits (qui arrivent à maturité de façon échelonnée, sur plus d'un mois) et une fois tombés au sol, bien mûrs, écrasés par la chute, ils peuvent être la cause de quelques glissades et de l'arrivée de nuées d'insectes (entre autre les abeilles et les guêpes qui adorent  le jus sucré). Ne parlons pas des effluves alcoolisées les jours de soleil.

- c'est un arbre qui supporte bien la sècheresse une fois installé, mais qui a besoin d'être bien arrosé les premières années.

 

Les livres à recommander:

Le Figuier de Baud Pierre, ed. Edisud

écrit par le pépinièriste de référence des figuiers.


Les sites à fréquenter:

http://www.roscoff-quotidien.eu/figuier.htm

des images du figuier de Roscoff...

http://www.pommiers.com/figue/figuier.htm

liste de variétés

http://www.figuiers.com

site des pépinières Brusset, liste de variétés, conseils de plantation et historique de l'arbre.

 

COGNASSIERS

 

Plus grandes que les fleurs de pommier, les fleurs de cognassiers sont particulièrement décoratives. On ne lui en voudra donc pas trop si dans certaines régions la fructification n'arrive pas à son terme. Sa forme naturelle est buissonnante, ce qui en fait un fruitier parfait  pour constituer des haies naturelles. On l'utilisait auparavant pour marquer les limites de terrain, car il est très difficile à arracher. On en voit de magnifiques dans les moyennes et basses montagnes du sud de l'Europe. Relativement petit, il convient parfaitement pour les petits jardins.

Les fruits sont très décoratifs, et leur parfum embaume la maison une fois cueillis.

En Espagne presque toutes les productions familiales passent dans la cuisson de pâte de coings, que l'on sert en tranches pour accompagner les fromages de chèvre et de brebis. Au maroc on les prépare en tagines.

A ne pas confondre avec le cognassier du japon.

Le cognassier sert de porte greffe pour le poirier.

 

Les sites à fréquenter:

http://www.pommiers.com/coing/cognassier.htm

liste de variétés.

 

CERISIER

 

Un grand arbre, un bel arbre, qui fructifie particulièrement bien dans les régions continentales et les basses montagnes méditerranéennes. Il est également très décoratif au printemps car la floraison est abondante. Encore un fruitier pour qui il est conseillé de planter plusieurs variétés à la fois, si l'on veut profiter d'une belle fructification. Autant dire qu'il faut prévoir un grand terrain pour pouvoir manger des cerises! Ou alors s'arranger avec les voisins...

Mais toutes les cerises ne se ressemblent pas, les variétés sont très différentes, et il serait dommage de mésestimer les cerises sauvages que l'ont peut obtenir par semis, plus petites mais précoces et savoureuses. Guetter les bons fruits à picorer dans les campagnes pour récolter des noyaux (griottier = Prunus cerasus)... Aidez à la diversité génétique!

On appréciera également le Merisier (Prunus avium), porte greffe et arbre forestier, bois de qualité, et producteur de merises (cerises sauvages, petites et sucrées, parfois légèrement amères). Le cerisier de Sainte Lucie (Prunus mahaleb), qui peut-être existe déjà dans la garrigue au bord de votre terrain et qui supporte bien la sécheresse, est un porte greffe très intéressant. Il produit également de petits fruits acides qui servent pour les liqueurs et une épice  (amande du noyau séchée et moulue).

Parmi les cerises, on distingue:

- les guignes : chair molle, juteuse. Dont les cerises noires du célèbre clafoutis du Limousin, ou les cerises pour la préparation du Kirsch, ou du guignolet.

- les bigarreaux : chair ferme, la plupart des variétés, de rouge foncé à jaune. (Burlat, Napoléon...). A croquer.

- les griottes ou amarelles, dont la Montmorency, à chair molle et acide, bonnes pour les confitures et les liqueurs, les cerises à l'eau de vie. Ou encore les marasques, acides et amères, qui servent pour le marasquin italien.

- les cerises anglaises légèrement acides. A croquer, ou pour les confitures.

 

Attention à ne pas trop tailler l'arbre, dont les plaies s'infectent facilement.

 

Les sites à fréquenter:

http://www.pommiers.com/cerise/cerisier.htm

liste de variétés.

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